La nature réduit la souffrance physique et morale

La nature élève notre seuil de tolérance à la douleur. Une des expériences pionnières menée en 1984 par R. Ulrich a démontré l’impact positif de la nature sur notre bien-être physique et mental. La vue sur des arbres depuis la fenêtre de la chambre a permis à des patients, sept jours après une ablation de la vésicule biliaire, de ne prendre plus que de faibles doses d’analgésiques comparativement à d’autres patients exposés à un mur de briques comme seul horizon.1

L’exposition à un environnement arboré a eu des effets bénéfiques significatifs sur leur état de santé, leur anxiété et leur capacité à récupérer. Une étude menée en hôpital et publiée en 2009 (Park et Young) montre que les doses d’analgésiques pour les patients séjournant dans des chambres agrémentées de plantes vertes et fleuries étaient moins fortes que pour les patients de chambres dépourvues de plantes. Une autre étude menée par Lohr et Pearson-Mims (2000) a également prouvé que la simple présence de plantes et de fleurs augmentait la résistance des individus à une situation d’inconfort, voire de douleur2
(les résultats étaient en revanche nettement moins probants lorsque le lieu de l’expérimentation était agrémenté de simples objets décoratifs).

Le fait que la présence de végétaux nous rende plus résistants à un événement ou une expérience peu agréable, pénible, voire très éprouvant, a conduit les scientifiques à formuler l’hypothèse selon laquelle la sensation de bien-être procurée par les plantes serait liée à la production d’endorphines qui, par leur capacité analgésique, permettraient d’augmenter notre résistance à la douleur.

1 Ulrich (R. S.), « View Through a Window May Influence Recovery From Surgery », Science, 1984, 420-421.
2 En l’occurrence, on demandait à des sujets de plonger leur main dans un bain d’eau glacée.